Cette revue de presse sur Internet fait partie du
travail de veille mené par l’April dans le cadre de son
action de défense et de promotion du logiciel libre. Les
positions exposées dans les articles sont celles de leurs
auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de
l’April.
Tout juste adopté, Cyber Resilience Act
européen impose des contraintes de
cybersécurité aux fournisseurs de produits
numériques. Le texte final fait la
distinction entre les acteurs de l’open
source et les distributeurs de solutions
commerciales.
Un dilemme réside en intelligence
artificielle: les progrès dans le domaine
sont-ils la propriété des entreprises ou
doivent-ils être partagés à la communauté de
chercheurs? En annonçant déployer en «open
source» son «chatbot» conversationnel baptisé
Grok, Elon Musk a non seulement relancé le
débat, mais aussi taclé la société Open AI
-créatrice de chat GPT- devenue une
entreprise à but lucratif, au grand dam du
milliardaire. Les motivations du patron de X
sont-elles louables et un juste équilibre
peut-il exister dans le monde de l’IA?
Plusieurs sociétés spécialisées dans
l’hébergement sécurisé et des associations
s’attaquent à la décision de la CNIL qui a
autorisé ce stockage par le géant
américain.
Dans un monde en pleine mutation, les
entreprises font face à deux évolutions
majeures: le travail à distance, d’une part,
devenu la tendance dominante depuis la
pandémie de Covid-19 et d’autre part, le
développement vertigineux de l’open source.
Deux transformations a priori indépendantes
l’une de l’autre mais dont les similitudes
sont frappantes, autant en termes de
philosophie que de modes d’organisation.
Deux cent vingt et cinquième épisode dans la communication entre les différentes équipes de bénévoles autour du site LinuxFr.org : l’idée est de tenir tout le monde au courant de ce qui est fait par la rédaction, l’administration web et système, la modération, le développement, l’association, etc.
L’actu résumée ([*] signifie une modification du sujet du courriel) :
Statistiques
Du 01 au 15 mars 2024
1011 commentaires publiés (dont 6 masqués depuis), comme suit :
343 commentaires publiés sur les liens (dont 0 masqué depuis) ;
303 commentaires publiés sur les journaux (dont 1 masqué depuis) ;
174 commentaires publiés sur les dépêches (dont 3 masqués depuis) ;
151 commentaires publiés sur les entrées de forum (dont 2 masqués depuis) ;
29 commentaires publiés sur les sondages (dont 0 masqué depuis) ;
11 commentaires publiés sur les entrées dans le système de suivi (dont 0 masqué depuis) ;
0 commentaire publié sur les pages wiki (dont 0 masqué depuis) ;
371 étiquettes posées ;
59 comptes ouverts (dont 20 fermés depuis) ;
25 entrées de forum publiées (dont 2 masquées depuis) ;
58 liens publiés (dont 2 masqués depuis) ;
18 dépêches publiées ;
16 journaux publiés (dont 1 masqué depuis) ;
3 entrées nouvelles, 1 corrigée et 2 invalides dans le système de suivi ;
revue des comptes qui pourraient avoir été concernés par des fuites selon ihavebeenpwned (rien de neuf ou bien rien qui soit gérable si une adresse de courriel publique est dans une base de données quelque part…)
il y a presque 1200 entrées dans la liste de blocage actuelle… il va définitivement falloir traiter l'entrée de suivi pour gérer ça autrement
une image est dite bloquée si une personne de la modération a cliqué sur Bloquer une image et elle n’est donc plus servie par le daemon « img ». 33 images sur 28523 étaient bloquées en base avant un ménage (ça pouvait être du spam, des contenus problématiques genre NSFW, des violations du droit d’auteur, etc.). Certaines concernaient des contenus / commentaires qui n’existaient déjà plus en base de données ou des versions intermédiaires de dépêches par exemple. Il nous manque une fonctionnalité pour lister facilement les images bloquées (et probablement celles en erreur) (en cours). Une fois trouvées les images bloquées dans redis, trouver toutes les utilisations côté contenu/commentaire reste compliqué.
migration du conteneur lxc de prod du serveur gruik au serveur oups (cf journal). Petites surprises en raison des particularités de la prod : avec ou sans le prod., avec ou sans le www., service de la tribune. Enfin du cgroup v2, et la perspective de pouvoir réinstaller gruik se rapproche. Quelques courbes techniques. Occasion de nettoyer un peu le conteneur de prod aussi, notamment lors des changements pour les sauvegardes.
présence à l’AG de l’April et compte-rendu
Tribune de rédaction (résumé)
Du 01 au 15 mars 2024
correction post-publication
Tribune de modération (résumé)
Du 01 au 15 mars 2024
87 messages sur 155 sont des notifications automatiques
1 La bannière Clibre.eu a été modifiée
3 La dépêche a été mise à la une
4 La dépêche a été refusée
1 La dépêche a été supprimée en rédaction
2 La page Aide / foire aux questions a été mise à jour
7 Le commentaire a été masqué
13 Le compte a été désactivé
3 Le compte a été privé de tribune pendant 30 jours
1 Le journal a été supprimé
2 Le lien a été supprimé
2 Le message a été supprimé
2 Les commentaires ont été bloqués pendant 30 jours
1 Les commentaires ont été bloqués pendant 7 jours
1 Le sondage a été accepté
11 L’étiquette est désormais cachée, modifiée
16 L’étiquette vient d’être créée
17 Une image a été bloquée
du spam
journal problématique supprimé
ménage complet dans les images bloquées
problème des images dans la dépêche OpenFoodFacts
discussion sur les images d’un journal : faut-il bloquer ou non ?
5 comptes avec karma négatif n’auront plus leur adresse xmpp affichée (code proposé par baikiet, merci)
lien sans rapport et a priori volontairement trompeur supprimé
la prod change d’adresse IP
si l’IA spammeuse spamme aussi mal que l’humain spammeur, alors on a atteint la singularité
🇧🇪 Vous pouvez retrouver cet entretien en Français sur belginux, site informatif concernant principalement les applications auto-hébergées avec Docker.
This interview was originally written in French for belginux (informative website primarily about self-hosted applications with Docker).
The growing need for people to do so implies the use of various tools, and podcasting is an excellent means to achieve this. Even though the system isn't new (dating back to 2004), it's booming! And significantly so.
belginux offers you an interview with Benjamin Bellamy, the "father" of Castopod, the free application for creating and broadcasting podcasts, but also the creator of The Podcast Font, a resource providing all the icons you need for your podcast website, podcast application, or podcast documents.
Benjamin Bellamy
Benjamin Bellamy is the CEO and co-founder of Ad Aures, a startup founded in 2020, which offers podcast hosting through Castopod.
And it's precisely about Castopod that Benjamin will talk to us!
Thanks to him because for the site's first interview, he was generous with his answers and extremely kind!
From my side, I'm almost done with the site that will host Castopod for belginux, and I have exciting news: Benjamin Bellamy has already given his agreement for us to offer you a podcast! I sense that it won't just be about Castopod but also about free software and open-source! 😎
I think he has a lot to say...!
belginux: How did the idea to create Castopod come about?
Benjamin: Initially (around 2019), Castopod was part of a triptych of three solutions aimed at solving three problems we identified in the world of Podcasting (which we grouped under the initiative "Podlibre", to free Podcasting):
A decentralized directory, open to everyone, freely, for reading and writing, so as not to depend on Apple's index. Eventually, PodcastIndex (and Podping to a certain extent) met this expectation, probably much better than we could have done!
A tool for sharing podcasts and podcast episodes, and sharing "timestamps" of podcast episodes, across platforms, so that a listener can share a podcast in a simple and transparent way, with someone who might not use the same listening app. We had built a prototype based on deep linking and... third-party cookies. With these being decommissioned by Google and Apple, the project was stopped, and I don't know if it will ever be reborn.
A free tool for publishing podcasts to guarantee real freedom of creation for podcasters. Yes, this is Castopod. In 2019, there were no more modern, open-source podcast hosting solutions. Yet, we are very attached to the decentralized and open architecture of Podcasting. The risk of "YouTubisation" of Podcasting, which has become evident in recent months, has always existed. ("YouTubisation" means locking creation into a pretty and convenient ecosystem but also a closed one and controlled by a single actor.)
belginux: In your opinion, what makes Castopod an ally of choice for hosting, creating, and publishing podcasts?
Benjamin: We weren't very imaginative concerning the foundations of Castopod: we tried to create the WordPress of Podcasting.
The idea was therefore that anyone could "easily" (as easily as WordPress...) install Castopod, even on a PHP/MySQL shared hosting service costing 2€ a month: by downloading a zip file, you would only have to "upload" it to your server, and then follow the installation wizard.
And that's what we did!
Type castopod.zip in your browser's address bar (yes, try it), and off you go!
Thanks to this design, i.e., no need for a big expensive server, no complicated installation procedure, Castopod allows everyone to self-host.
And self-hosting is the key to freedom: as a podcaster, you alone decide what content you put online, and no one (as long as you respect the law, of course) can censor you.
Castopod gives power back to creators over their content.
But what makes a podcast valuable is not just the content: a podcast's value is also its audience.
And we see this every day with the big tech companies: they "lend" you an audience, an audience that does not belong to you and that they can take back at the slightest misstep, justified or not. They alone decide the rules.
That's why Castopod has been connected (well, almost always, since alpha-42 version) to the Fediverse and Mastodon thanks to the ActivityPub protocol: this allows interactions ("likes", comments, shares...) with listeners from any server in the Fediverse, without centralized control.
It is essential to guarantee direct contact, without intermediaries, between a podcast and its audience.
With Castopod, creators take back the control that big tech companies had appropriated.
Finally, Castopod was designed to meet the needs of everyone, amateurs, professionals: each installation or "instance" of Castopod can host as many episodes and podcasts as you want with manageable rights, but also publication on all listening apps (Apple, Spotify, Deezer, Podcast Addict, Pocket Casts, AntennaPod...), the creation of videograms, a PWA app, "widgets" (players embeddable on all websites), geolocation of podcasts and episodes, podcast import, monetization, listening statistics, content pages, private episodes, scheduling publications, integration of subtitles and chapters, and still quite a few surprises!
belginux: Why did you choose to make it open-source?
Benjamin: In fact, Castopod would not exist if it were not open-source. Historically, it's even its primary “raison d'être”.
There are about a thousand podcast hosts (among which about a hundred are "visible", meaning those we hear about regularly).
So, there's little interest in being the 1001st.
However, we couldn't find any modern, comprehensive, and open-source solutions. Castopod came to fill this gap we felt.
And again, the podcast is open and decentralized: it's the ideal ecosystem for open-source.
Finally, we received support (including from NLnet) for the development of Castopod precisely because it is open source.
belginux: There is often a lot of confusion when we talk about free software, Castopod being free software, does that necessarily mean it's free and that we can do anything with it?
Benjamin: We often confuse three very different notions: open-source, free, and gratis. Castopod is all three.
This confusion is even more common as English speakers have one word ("free") for both "libre" and "gratis" (differentiated by "free as in free beer", gratis, and "free as in free speech", libre).
the freedom to study how the program works, and change it to make it do what you wish;
the freedom to redistribute copies so you can help your neighbor;
the freedom to distribute copies of your modified versions to others.
Open-Source means the source code is published, i.e., the internal workings of the software are not secret and are publicly known. For a user, open-source has no interest: it's "free" that is important.
In practice, free software is always open-source, but the reverse is not necessarily true: open-source software can be not free.
Gratis means you can use the software without financial compensation.
Free software or open-source software can very well be paid.
And to answer your question, yes, you can do anything with Castopod, as long as you respect its AGPLv3 license.
This means, to simplify, that if you modify Castopod and make it operate on a publicly accessible server, you must also share your code modifications under the same AGPLv3 license.
belginux: Does Castopod have a business model?
Benjamin: Yes, and it even has several!
Castopod benefited from European NGI0 aid through NLnet.
It's possible to support Castopod through donations on castopod.org.
By contacting us, it's possible to request the development of a particular feature.
Finally, if you don't want to manage hosting, updates, etc., it's possible to get hosted by going to castopod.com: your podcast will be online in less than two minutes (with your own domain name if you wish).
belginux: In the case where someone is convinced by the idea of using Castopod but doesn't have the technical skills to install it or simply doesn't want to waste time doing so, preferring to devote their time to creativity, is there a way to use Castopod nonetheless?
Benjamin: Yes, it's possible by going to castopod.com!
belginux: How many people are working on the development of Castopod, and what are their roles?
Benjamin: Today, the main contributor and grand architect of Castopod is my partner Yassine Doghri. However, there are still some bugs and comments of my creation. 😉
About fifty contributors also participate, with varying degrees of involvement (developments, bug tickets...), and 90 have participated in translations of Castopod into about thirty languages!
belginux: If someone wants to join your team and work on the development of Castopod, are there any opportunities, any vacancies?
Benjamin: Yes, of course!
We are always open and ready to meet all talents, whatever they may be and as atypical as they are, as long as they share with us the values of free software!
Conclusion
As long as you host it, Castopod won’t cost you a dime to use and is open-source. Moreover, if you encounter any issues, their Discord offers flawless support.
I know what I’m talking about; I’ve been working with it for several months, from my first installation of Castopod to testing, with the intention of hosting belginux's podcasts. I received all the necessary help and contributed by doing translations.
The lead developer, Yassine, is more than willing to answer your inquiries and questions with a lot of kindness!
What more could people ask for?
Just because an application is free doesn't mean you can't contribute to it, either through translations, a donation, or just a star on Github!
Libre à vous !, l’émission de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Prenez le contrôle de vos libertés informatiques, découvrez les enjeux et l’actualité du libre.
Au programme de la 202e émission :
sujet principal : l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) et les Géocommuns, avec Sébastien Soriano, Directeur général de l'IGN
la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur le thème des données géographiques libres pour les territoires (rediffusion).
la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur « Critiquer le numérique », deuxième conférence du triptyque de Louis Derrac
quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre
L'IP publique du site a été changée (pour permettre le déplacement du conteneur lxc de la prod du serveur gruik au serveur oups). Mais bon j'espère que personne n'a mis l'adresse publique en dur quelque part n'est-ce pas ? Je vous redonne le lien au cas où : https://linuxfr.org
Et dans un avenir plus ou moins proche, le site sera mis en maintenance le temps de faire le transfert entre les deux serveurs.
Ensuite il reviendra et si Murphy, la seconde loi de la thermodynamique, les boules de Frozen Bobble qui rentrent en 3e décan et que rien ne blo
Cette revue de presse sur Internet fait partie du
travail de veille mené par l’April dans le cadre de son
action de défense et de promotion du logiciel libre. Les
positions exposées dans les articles sont celles de leurs
auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de
l’April.
Le logiciel libre a une place importante
dans l’univers de la recherche publique. De
nombreux chercheurs contribuent à des projets
du libre ou en créent. Le CNRS veut
maintenant aider ses chercheurs à intégrer
leurs logiciels dans une «logique de
satisfaction d’objectifs économiques viables»
avec un programme de financement appelé
«OPEN».
Un mois avant la première édition en
France de la Kubecon Europe, la directrice
exécutive de la Cloud Native Computing
Foundation, qui gère Kubernetes, revient sur
les projets et ambitions et apporte son
regard sur l’évolution de la place de l’open
source dans les entreprises.
La plus haute autorité judiciaire du pays
a fait le choix de la souveraineté numérique
pour son infrastructure informatique. Une
approche qui tranche avec d’autres
institutions publiques et privées
La société mère d’Ubuntu, qui équipe
aujourd’hui des millions d’ordinateurs de
bureau, de serveurs et d’instances cloud,
continue de rechercher l’équilibre entre la
fourniture de ‘Linux pour les humains’ et sa
responsabilité croissante sur le marché
mondial de la technologie.
Après plus de douze ans de procédure,
rapporte l’association April, Orange vient
d’être condamnée pour contrefaçon. Elle a
violé les termes de la licence GNUGPL v2, et
donc le droit d’auteur d’Entr’ouvert, société
coopérative autrice de la bibliothèque libre
de gestion d’identité LASSO (Liberty Alliance
Single Sign On).
Initiée et coordonnée par l’April, l'initiative Libre en Fête revient pour la 23ème année consécutive. Pour accompagner l’arrivée du printemps, des événements de découverte du logiciel libre et de la culture libre sont proposés par plusieurs organisations partout en France autour du 20 mars. L'édition 2024 du Libre en Fête aura lieu du samedi 9 mars au dimanche 7 avril.
Les logiciels libres sont des logiciels que chaque personne peut utiliser, étudier, copier, modifier et redistribuer à volonté et en toute légalité. De la même façon, les services en ligne basés sur des logiciels libres appartiennent à ceux et celles qui les utilisent : chaque personne ou organisation peut s’en emparer, les adapter à ses besoins, les héberger en éditant ses propres règles…
En participant aux événements du Libre en Fête, le grand public est invité à découvrir les avantages du logiciel libre : son inscription dans une logique de commun numérique accessible à toutes et à tous, son aptitude à favoriser la diffusion et le partage de la connaissance, ses valeurs d'entraide et de coopération, comme en témoigne une communauté vivante prête à accompagner les personnes souhaitant s’émanciper informatiquement.
À ce jour, plus de 60 événements sont déjà référencés dans le cadre du Libre en Fête, notamment des ateliers d'initiation à des logiciels et à des services libres, pour apprendre à libérer son informatique dans ses pratiques quotidiennes comme dans des usages plus spécifiques. Mais aussi : des conférences, des projections de films et des expositions sur le logiciel libre, des fêtes d'installation1, de la cartographie participative, des échanges autour des enjeux de l'informatique libre…
« Pourquoi devrions-nous nous laisser renfermer dans des solutions opaques, privatrices de libertés, qui aspirent nos données personnelles, quand il existe des alternatives libres, loyales, respectueuses des utilisateurs et utilisatrices et de leurs données ?
Grâce à la variété des organisations impliquées et des activités proposées partout en France, le Libre en Fête se veut une occasion pour de nouveaux publics de découvrir et de s’initier aux logiciels et services libres, brique essentielle pour le contrôle de nos équipements informatiques et de nos données à l’ère numérique » , rappelle Isabella Vanni, coordinatrice de l’initiative Libre en Fête.
1. Une fête d'installation (install party en anglais) est un événement physique qui permet de trouver de l'aide pour installer un système libre ou des logiciels libres sur sa propre machine ou à les configurer s'ils sont déjà installés.
Libre à vous !, l’émission de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Prenez le contrôle de vos libertés informatiques, découvrez les enjeux et l’actualité du libre.
Au programme de la 201e émission :
sujet principal : « parcours libriste » avec Laurent Costy, vice-président de l'April et auteur de la chronique À cœur vaillant, la voie est libre, qu'il livre à l'antenne une fois par mois avec sa fille Lorette
la chronique « À coeur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy, sur le thème « Chaloir pour deux doigts coupe fin »
la chronique « La pituite de Luk »
quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre
Cette revue de presse sur Internet fait partie du
travail de veille mené par l’April dans le cadre de son
action de défense et de promotion du logiciel libre. Les
positions exposées dans les articles sont celles de leurs
auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de
l’April.
AMD aimerait vraiment beaucoup être en
mesure d’utiliser le HDMI 2.1 pour diffuser
des contenus très haute définition à des
fréquences d’affichage très élevées.
Malheureusement, ça coince avec le HDMI
Forum, qui a opposé une fin de non
recevoir.
L’open-source favorise l’innovation et la
flexibilité en incitant la communauté à
collaborer et à évoluer. C’est une
opportunité à ne pas manquer pour les
entreprises qui souhaitent rester
compétitives dans ce paysage numérique en
perpétuelle évolution.
Partage de fichiers, de vidéos, édition
collaborative, création et partage de
parcours pédagogiques… Les enseignants
peuvent utiliser beaucoup d’alternatives aux
Gafam. Le 29 mars, ces nombreux services
seront parmi les programmes exposés à la
Journée du Libre Educatif à Créteil
Alors qu’il défendait mordicus l’open
source comme valeur cardinale pour s’imposer
face aux géants américains, le champion
français de l’intelligence artificielle,
Mistral AI, a développé son plus puissant
modèle de langage de manière fermée, et a
conclu un partenariat pour l’heure exclusif
avec Microsoft pour sa distribution, laissant
même l’Américain entrer symboliquement à son
capital. Si ce virage stratégique aux allures
de séisme fait sens d’un point de vue
économique et bénéficie du soutien de la
France, il rend furieux à Bruxelles et parmi
les défenseurs de l’IA européenne. Par
ricochet, l’entrée de Mistral, comme OpenAI
avant lui, dans le giron du géant Microsoft,
est une claque pour la souveraineté numérique
européenne, et acte la position déjà
dominante des Américains dans la course à
l’intelligence artificielle.
Localtis: L’usage des logiciels libres est
assorti d’obligations telles que le
reversement des développements informatiques
à la communauté. C’est ce que vient de
rappeler un jugement de la cour d’appel de
Paris du 24 février 2024 opposant la
coopérative Entr’ouvert à Orange business
services.
Cinq petites lettres qui régissent en
partie notre consommation de l’information:
Gafam. Google, Amazon, Facebook, Apple et
Microsoft. Ajoutons à la liste le nouveau X
de Twitter et le T de Tiktok pour un panel
complet.
Libre à vous !, l’émission de l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Prenez le contrôle de vos libertés informatiques, découvrez les enjeux et l’actualité du libre.
Au programme de la 200e émission :
Sujet principal : Au café libre : débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques
chronique de Gee sur le thème « deux-cents »
chronique de Vincent Calame sur « Deux-cents et de l’orthographe »
quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre
Deux cent vingt et quatrième épisode dans la communication entre les différentes équipes de bénévoles autour du site LinuxFr.org : l’idée est de tenir tout le monde au courant de ce qui est fait par la rédaction, l’administration web et système, la modération, le développement, l’association, etc.
C’est de nouveau la plus petite quinzaine de l’année, même si elle a fait un effort en 2024.
L’actu résumée ([*] signifie une modification du sujet du courriel) :
Statistiques
Du 16 au 29 février 2024
1358 commentaires publiés (dont 1 masqué depuis), comme suit :
620 commentaires publiés sur les liens (dont 0 masqué depuis) ;
436 commentaires publiés sur les journaux (dont 0 masqué depuis) ;
173 commentaires publiés sur les dépêches (dont 1 masqué depuis) ;
121 commentaires publiés sur les entrées de forum (dont 0 masqué depuis) ;
2 commentaires publiés sur les sondages (dont 0 masqué depuis) ;
6 commentaires publiés sur les entrées dans le système de suivi (dont 0 masqué depuis) ;
0 commentaire publié sur les pages wiki (dont 0 masqué depuis) ;
240 étiquettes posées ;
41 comptes ouverts (dont 12 fermés depuis) ;
16 entrées de forum publiées (dont 4 masquées depuis) ;
44 liens publiés (dont 0 masqué depuis) ;
13 dépêches publiées ;
12 journaux publiés (dont 0 masqué depuis) ;
0 entrée nouvelle, 1 corrigée et 0 invalide dans le système de suivi ;
0 sondage publié ;
0 page wiki publiée (dont 0 masquée depuis).
Listes de diffusion (hors pourriel)
Liste ca@ - [restreint]
[CA LinuxFr] AG April : procuration pour LinuxFr.org
[CA LinuxFr] Procuration Assemblée Générale Ordinaire de l’association April du 16 mars 2024
Liste linuxfr-membres@ - [restreint]
R.A.S.
Liste moderateurs@ - [restreint]
R.A.S.
Liste prizes@ - [restreint]
R.A.S.
Liste redacteurs@ - [restreint]
R.A.S.
Liste team@ - [restreint]
[team linuxfr] image perdue dépêche freejeff
Liste webmaster@ - [restreint]
R.A.S.
Canal IRC adminsys (résumé)
un serveur qui ne redémarre pas sans avoir besoin d’une assistance manuelle
un bug très exotique et surprenant qui permet de démarrer en lecture seule : avoir effacé par mégarde le '/' du point de montage de la racine dans le /etc/fstab (systemd-fstab-generator[175]: Mount point ext4 is not a valid path, ignoring.)
Groupe Signal (résumé)
souci de sauvegarde (saturation disque + non envoi du courriel annonçant l’échec, la mauvaise combinaison), et les corrections associées
La version 4.0 de GCompris, le logiciel libre éducatif pour les enfants de deux à dix ans, vient d'être publiée. Cette version intègre entre autres huit nouvelles activités, ce qui porte le nombre d’activités à 190.
Le mois de mars marque l'arrivée du printemps. Et, qui dit
printemps, dit Libre en
Fête ! Initiée et coordonnée par l’April, cette initiative revient
pour la 23e année consécutive. Toutes les organisations ayant à cœur
la promotion du logiciel libre et de la culture libre sont invitées à
participer en proposant des évènements dans le cadre de cette
dynamique conviviale et festive qui cette année a lieu du samedi 9
mars au dimanche 7 avril.
Nous poursuivons notre travail d'enquête sur la dépendance du
ministère du Travail à Microsoft avec de nouvelles
demandes de communication de documents administratifs.
Les Journées des libertés numériques (JDLN) reviennent du 11 au 30 mars à Nantes, La Roche-sur-Yon, Angers et en ligne, pour inviter à découvrir, apprendre, créer, jouer, prendre plaisir et débattre autour des enjeux des usages numériques. À cette occasion, les panneaux de l'Expolibre de l'April seront affichés du 11 au 29 mars à la Bibliothèque Universitaire de l'Inspé d'Angers.
Retrouvez les
podcasts des dernières émissions Libre à vous !. Au programme,
notamment, « Au café libre » (échanges sur l'actualité du logiciel
libre), jeux de rôle libres et projet de loi SREN (sécuriser et réguler l’espace numérique) et parcours libriste avec Laurent Costy.
L'Assemblée générale de l'April approche à grands pas. Elle se déroulera le 16 mars 2024 à Paris (75005) de 14 h à 18 h (avec diffusion vidéo). Cette année,
nous innovons : le samedi de 10 h à 12 h, un temps de conférences éclairs, ouvert à toute personne membre ou pas de l'April, est prévu. L'AG de l'après-midi est réservée aux membres de l'April.
Consultez la lettre publique ci-dessous pour toutes les autres
informations et notamment la
revue de presse qui propose une dizaine d'articles.
Notre infolettre concerne avant tout évidemment nos actions. Mais nous pensons que les membres de l'April qui la reçoivent ne s’intéressent pas qu’à l'association, mais plus globalement au logiciel libre et aux libertés informatiques. D'où la présence au début de l'infolettre d'une information non April en lien avec nos thématiques.
Pensez-vous que cette information aurait plus sa place à la fin de l'introduction de notre infolettre ?
Ou pensez-vous qu'une telle information n'a pas du tout sa place dans l'infolettre de l'April ?
Faites nous connaître votre avis.
Librement,
Frédéric Couchet
délégué général de l'April
Abandon de l'indice de durabilité pour les ordiphones
Créé par la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à
l'économie circulaire, l'indice de réparabilité est censé être
progressivement remplacé par un indice de durabilité. Afin de lui
donner corps, différents textes réglementaires ont été préparés, dont
un arrêté relatif aux « téléphones mobiles multifonctions ». Ce
dernier a finalement été abandonné par l'État français suite à un avis circonstancié de la Commission européenne.
Techsoup : instrument d'influence de la big tech américaine
Nous avons travaillé sur la question de la place de la structure
Solidatech en France et des conséquences sur les usages numériques des
associations. La tribune
que nous venons de publier montre que cette structure, avec
l'appui de l'ONG Techsoup, maintient le monde associatif français dans
un état de dépendance avancée vis-à-vis de la Big tech majoritairement
américaine.
Proposer des événements dans le cadre du Libre en Fête, du 9 mars au 7 avril
Initiée et coordonnée par l’April, l’initiative Libre en Fête
revient pour la 23e année consécutive. Pour accompagner l’arrivée du
printemps, des événements de découverte de l'informatique libre et de
la culture libre à destination du grand public seront proposés partout
en France du samedi 9 mars au dimanche 7 avril, dans une dynamique
conviviale et festive.
Toutes les organisations ayant à cœur la
promotion du logiciel libre et du Libre en général sont invitées à
proposer des événements dans le cadre de cette initiative. Il peut
s'agir d'événements ad hoc, comme d'événements déjà prévus pour la
période concernée. Retrouvez
toutes les informations pour participer au Libre en Fête.
Dépendance du ministère du Travail à Microsoft : l'April poursuit
les demandes CADA
En novembre 2023, l'April a demandé communication au ministère du
Travail des études conduites ainsi que d'autres documents liés,
justifiant sa dérogation pour le recours à des solutions Microsoft,
conformément à la circulaire dite « Cloud au centre ». L'April a
obtenu communication de ces documents administratifs… et a lancé
d'autres demandes CADA pour comprendre et mettre en lumière ce qui se
fait, ou non, pour dépasser l'état de dépendance aux solutions
Microsoft.
Violation d'une licence libre : Entr'Ouvert n'a pas fait de
quartier à Orange
Après plus de douze ans de procédure, voilà Orange enfin condamnée pour contrefaçon pour la violation des termes de la licence GNU GPL v2, et donc du droit d'auteur d'Entr'ouvert, société coopérative autrice de la bibliothèque libre LASSO 1. Bien qu'en deçà de ce qu'elle avait demandé, Orange devra verser plus de 860 000 euros à l'entreprise libriste. Bravo à Entr'ouvert pour sa ténacité. Un beau combat qui aboutit à une excellente nouvelle pour le libre.
Émissions Libre à vous ! diffusées sur radio Cause Commune
Émission du 30 janvier 2024
Au programme : Jeux de rôle libres, comprendre le numérique et la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » sur Firefox
Il n'y a pas eu d'émission inédite mardi 13 février.
Émission du 20 février 2024
Au programme : Au café libre (débat autour de l’actualité du
logiciel libre et des libertés informatiques), chronique de Gee le
thème « deux-cents », chronique de Vincent Calame sur le thème « Deux-cents et de l’orthographe ».
Au programme : Parcours libriste avec Laurent Costy, chronique de
Laurent et Lorette Costy sur le thème « Chaloir pour deux doigts coupe
fin », chronique de Luk.
Les podcasts et la transcription seront bientôt disponibles.
Quatorze nouvelles transcriptions
Le groupe Transcriptions de l'April vous offre de la lecture avec
quatorze nouvelles transcriptions :
La revue de presse fait partie du travail de veille mené par l'April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.
Pour gérer cette revue de presse, un groupe de travail a été créé (vous pouvez en consulter la charte) ainsi qu'une liste de discussion rp@april.org où vous pouvez envoyer les liens vers des articles qui vous semblent intéressants.
La revue de presse est désormais également diffusée chaque semaine sur le site LinuxFr.org. Cette diffusion lui offre un lectorat plus large.
Il existe un flux RSS permettant de recevoir la revue de presse au fur et à mesure (rapidement et article par article donc).
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générale de l'April samedi 16 mars 2024 à Paris et à distance. Avec le samedi de 10 h à 12 h, un temps de conférences éclairs ouvert à toute personne, membre ou pas de l'April. L'AG de l'après-midi est réservée aux membres de l'April
April Camp dimanche 17 mars 2024 à Paris et à distance
Chaque vendredi, à midi pile, l'équipe des permanents et permanentes et les membres qui le souhaitent passent en revue les tâches et actions relatives à l'April
dont ils ont la charge lors de la « revue hebdomadaire
April » sur IRC (canal #april sur irc.freenode.net, accès avec un
navigateur web). La durée est limitée, généralement
un quart d'heure. Cela stimule les bonnes volontés, suscite des idées et
des contributions, permet de suivre les activités des uns et des autres et éliminer
un certain nombre de problèmes bloquants.
Au 1er mars 2024, l'association compte 2 513 membres (2 248 personnes physiques, 265 personnes morales).
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Les groupes de travail de l'April reposent principalement sur une liste de discussion et un espace collaboratif de type wiki. Certains ont défini une charte pour gérer leur travail.
202e émission Libre à vous ! de l'April en direct sur radio Cause Commune 93.1 FM et DAB+ en Île-de-France, et sur le site web de la radio, mardi 5 mars 2024 de 15 h 30 à 17 h.
Le podcast de l'émission et les podcasts par sujets traités sont disponibles dès que possible, quelques jours après l'émission en général.
Au programme :
sujet principal : l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) et les Géocommuns, avec Sébastien Soriano, Directeur général de l'IGN
la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur le thème des données géographiques libres pour les territoires (rediffusion).
la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur « Critiquer le numérique », deuxième conférence du triptyque de Louis Derrac
quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre
La radio Cause commune a commencé à émettre fin 2017 sur la bande FM en région parisienne (93.1) et sur Internet. Sur le site de la radio on lit : « Radio associative et citoyenne, les missions de Cause Commune sont de fédérer toutes les initiatives autour du partage et de l’échange de savoirs, de cultures et de techniques ».
Nous avons alors proposé de tenir une émission April intitulée Libre à vous ! — l'émission pour
comprendre et agir avec l'April — d'explications et d'échanges concernant les dossiers politiques et juridiques que l'association traite et les actions qu'elle mène. Une partie de l'émission est également consacrée aux actualités et actions de type sensibilisation. L'émission Libre à vous ! est principalement animée par l'équipe salariée de l'April mais aussi par des membres bénévoles de l'association et des personnes invitées. Donner à chacun et chacune, de manière simple et accessible, les clefs pour comprendre les enjeux mais aussi proposer des moyens d'action, tel est l'objectif de cette émission hebdomadaire, qui est diffusée en direct chaque mardi du mois de 15 h 30 à 17 h.
Texte proposé par : Laurent Costy, Vice-président de l'April
Illustrations : Simon « Gee » Giraudot, diffusées sous licence Creative Commons BY-SA1
L'April poursuit son enquête sur la place de la structure Solidatech en France et sur les conséquences en termes d'usages numériques pour les associations. La tribune que nous publions ci-dessous montre que cette structure, avec l'appui de l'ONG Techsoup, maintient le monde associatif français dans un état de dépendance avancée vis-à-vis des Big tech majoritairement américaines.
______________________________________________Slogan d'Emmaüs : « Ne pas subir, toujours agir »
Techsoup : instrument d’influence des Big Tech américaines
Mot à la mode, la souveraineté (re)vient en force avec le revirement sur l’inéluctabilité de la mondialisation. Les différentes crises récentes (covid, guerres…) ont montré les limites de la dépendance aux énergies et aux technologies pour des pays entiers qui invoquent alors la souveraineté comme nouvel impératif.
Néanmoins, devenue mot-valise, cette souveraineté revêt de nombreuses définitions. Posons ici une définition à laquelle nous adhérons et, plus particulièrement, pour la souveraineté numérique puisque c’est de cela dont il s’agira ensuite : « La 'souveraineté numérique', c’est avant tout notre capacité à décider collectivement et démocratiquement des usages que nous souhaitons faire des outils numériques, et dans quelles conditions, et de ne pas subir les usages dont ne nous voulons pas. »2. On se retrouve aussi dans des définitions telles que : « les conditions de l'expression et de la maîtrise des activités et des libertés fondamentales des personnes sur les réseaux informatiques ».
À partir de ces définitions, on comprend pourquoi l’April continue de promouvoir et de défendre l’utilisation de logiciels libres : ils sont une condition nécessaire (mais non suffisante) de cette souveraineté3. Bref, qu’on appelle cela souveraineté ou gouvernance maîtrisée, on convient donc, logiquement, que c’est absolument et définitivement incompatible avec des logiciels privateurs4 (autrement dit, les logiciels qui interdisent de lire le code source et de comprendre comment ils fonctionnement réellement). Vous ne pouvez pas être « souverain » quand vous ne savez pas à quelles règles, à quel code vous êtes soumis·e. Pour faire confiance, il faut être en capacité de contrôler quand on le souhaite.
Pour aller vers cet horizon d’un numérique mieux maîtrisé et pour lequel des communautés d’utilisateurs et d’utilisatrices sont partie prenante, il est nécessaire d’agir sur deux leviers. D’abord, il faut être en mesure de proposer des alternatives crédibles et fonctionnelles. Si les débuts du « Libre » ont été quelque peu difficiles sur ce plan (perception souvent légitime d’outils peu accessibles techniquement pour le commun des mortels, ergonomie et esthétique « discutables », amalgame libre/gratuit, etc.), on ne peut que saluer les progrès qui ont été faits depuis. L’accessibilité a été améliorée et le spectre des logiciels libres largement complété dans leurs fonctions pour répondre aux besoins des personnes, des associations et des entreprises. Framasoft, en lançant en 2014 Dégooglisons Internet, initiait une réponse plus massive et qualitative à ce besoin de multiplier les alternatives et d’en simplifier l’accessibilité. L’autre levier qu’il convient d’actionner est la mise en évidence des systèmes qui entretiennent la dépendance et qui empêchent, de fait, le développement et l’appropriation de logiciels libres. Si ces systèmes ne sont pas exposés, les efforts pour promouvoir une informatique mieux maîtrisée resteront cantonnés dans un périmètre que les structures dominantes définiront et maîtriseront. Nous allons prendre un cas concret pour illustrer ce second moyen d’agir.
Revenons pour cela sur la tribune que l’April a publié sur son site en 20205 à propos du programme Solidatech. À cette heure, le constat reste vrai : Solidatech occupe une position clé pour entretenir le monde associatif français dans une dépendance aux GAFAM. Et, même si des choses évoluent à la marge6, ce programme continue, en 2024, d’entraver l’adoption plus massive de logiciels libres en France. Aussi, l’April a continué d’investiguer ce qui se joue autour du programme Solidatech et partage ici, les points les plus démonstratifs de ce système bien huilé, caractéristique d’un soft power7 américain d’une grande efficacité.
Pour (re)situer la place et l’action de Solidatech au sein des Ateliers du Bocage
- Solidatech est une « branche » appelée « programme » des Ateliers du Bocage (AdB)
- Les AdB sont une SCIC (Société Coopérative d’Intérêts Collectifs) connue et reconnue dans le monde de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire). Ils jouissent d’une image positive, en particulier parce que cette SCIC est « membre du Réseau Emmaüs depuis 1991, [ils] œuvre[nt] pour l’insertion des personnes éloignées de l’emploi par des activités de recyclage. »8. Les AdB sont agréés par l’État « Entreprise solidaire d’utilité sociale » ou ESUS.
- Dans ce cadre, le programme Solidatech propose très majoritairement des licences de logiciels privateurs des éditeurs majeurs américains9 aux associations, à des tarifs qui n’ont rien à voir avec ceux du marché10. Le coût est si faible que l’association focalise sur l’apparente « bonne affaire » qui élude alors les questions pourtant légitimes de dépendance et de maîtrise des données. Avec ce faible coût des licences, toute volonté interne de migration au sein de la structure vers des solutions alternatives sera facilement anéantie par d’exclusives considérations financières.
- Solidatech occupe un terrain important si on en croit les chiffres mis en avant sur le site (40 000 organisations bénéficiaires en décembre 2023).
Techsoup : une structure tentaculaire pour dealer le numérique américain sur toute la planète
Dans notre tribune de 2020, nous avions regardé en détail la place de Solidatech à l’échelle de la France. Techsoup y était évoqué sans que son fonctionnement et son rôle ne soient approfondis. Voici quelques éléments complémentaires qui éclairent la place de cette structure et le lien avec Solidatech.
TechSoup est un réseau international, sans but lucratif, d'organisations non gouvernementales (ONG) qui fournit un soutien technique et des outils technologiques à d'autres organismes sans but lucratif11. Là encore, l’image renvoyée par cette définition mobilise des représentations positives. Une autre lecture de ce qu’est Techsoup peut néanmoins être faite : TechSoup sert de vitrine, de bonne conscience et, peut-être, de lieu privilégié pour optimiser fiscalement. La page des partenaires12 principaux donne un aperçu des structures qui contribuent au système.
Par ailleurs, les recherches opérées sur TechSoup montrent une couverture quasi planétaire. La synthèse13 de 9 pages, gardées ordonnées, des résultats sur le terme « Techsoup » et « techsoup » à partir de DuckDuckGo14, confirme cette couverture très large et une déclinaison de Techsoup pour une grande majorité de pays dans le monde. Néanmoins, la stratégie de cette ONG n’est pas d’apparaître au premier plan mais de renvoyer, autant que possible, vers des structures locales « élues » (repérées, choisies, démarchées ?) pour relayer le programme. C’est ce qui s’est vraisemblablement passé pour les Ateliers du Bocage. On constate, en effet, des contradictions : le compte-rendu15 de la réunion du 9 février 2018 entre l’April et Solidatech, mentionne que Techsoup est venu solliciter les AdB pour mettre en place le programme Solidatech et non l’inverse comme l’évoque16 le site de Solidatech.
Cette puissante machine Techsoup contribue, à travers le programme Solidatech, à consolider la place d’un numérique dominant, au code source fermé et, donc, à une souveraineté impossible, en France.
Dans la pratique, ce lien Techsoup-Solidatech se traduit par :
- un marketing qui utilise les ficelles classiques : les rabais sur les licences sont tellement importants que l’association cliente pense faire une bonne affaire (voir précédemment). Le cumul des coûts soi-disant économisés par les associations est mis en valeur sur le site, mais pas le cumul des dépenses.
- les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) de Solidatech sont celles de sites commerciaux classiques avec des collectes de données sur les associations qui, par transitivité des CGU de Techsoup auxquelles Solidatech fait référence, remontent aux États-Unis. Il conviendrait de creuser la cohérence des textes avec le RGPD (Règlement général sur la protection des données).
- les partenariats entretenus : Solidatech est partie prenante dans les études sur le numérique que mène Recherche et Solidarité17. Le lien avec le Mouvement Associatif18 consolide encore sa place d'incontournable. En 2021, Solidatech a été mandaté par l’État, avec le Mouvement Associatif, pour créer un nouveau centre de ressources DLA (Dispositif Local d’Accompagnement). Ce dispositif est important pour le monde associatif en France, car il accompagne et aide les associations dans leurs évolutions. C’est une place de choix pour maintenir les associations dans un écosystèmes de logiciels incompatibles avec la logique de souveraineté. De plus, Solidatech agite l’argument définitif « ce sont les associations qui nous demandent ces logiciels » : si rien (ou trop peu) n’est fait pour montrer que des alternatives existent, qu’elles sont meilleures pour les communs numériques ( donc pour l’association elle-même), il est normal que les associations opèrent leurs choix par mimétisme !
Si vous souhaitez avoir une vision plus complète des éléments qui ont motivé la rédaction de cette tribune, vous pouvez télécharger ce document19 : il donne à voir le soft power américain en action et montre comment la reprise en main d’un numérique mieux maîtrisé est rendue extrêmement difficile.
Les propositions de l'April
Pour revenir aux leviers évoqués, et pour agir sur le second (faire sauter les verrous qui entravent le développement d’un numérique alternatif), voici les propositions de l’April. Pour les mettre en œuvre, il conviendra que chaque personne, structure ou institution susceptible d’agir, prennent ses responsabilités. Sont identifiés potentiellement et de manière non exhaustive : les salarié·es de Solidatech, la gouvernance des Ateliers du Bocage, Recherche et Solidarité, le Mouvement Associatif, Le Haut Conseil à la Vie Associative (HCVA), l’État, l’Europe :
________1°) Séparer le programme Solidatech de la SCIC AdB
Solidatech bénéficie directement de l’agrément ESUS : comment est-il possible d’être ESUS (Utilité Sociale) lorsque la raison d’être de ce programme Solidatech est de servir de caisse enregistreuse pour Techsoup et de renforcer la position dominante des géants du numérique ?
________2°) Faire que soit affichés sur le site de Solidatech, outre les économies réalisées par les associations en France, les montants effectivement dépensés pour les coûts restants à régler sur les licences.
Cela permettra de prendre conscience de la réalité des coûts20 en jeu et, d’éclairer certaines associations qui pourraient alors avoir envie de choisir l’humain plutôt que le logiciel : ces sommes pourraient en effet être investies, de manière localisée, dans la formation pour les bénévoles et les salarié·es.
________3°) Afficher, sur le site de Solidatech, les solutions libres alternatives des logiciels privateurs présentés.
Proposer ces solutions libres au même prix que les services et les licences des logiciels propriétaires et reverser les sommes collectées aux communautés respectives consultées en amont et consentantes sur la pertinence de cette idée.
L’April est absolument convaincue que l’invisibilisation des logiciels libres, de surcroît lorsque des programmes comme Solidatech affichent de telles offres, empêche une adoption plus massive de logiciels libres.
________4°) Limiter, cadrer la place de Solidatech dans les situations suivantes :
- lors des analyses et enquêtes qui sont faites régulièrement avec Recherche et Solidarité
- le copilotage du DLA numérique avec le Mouvement Associatif doit s’arrêter et une autre structure, indépendante, doit être choisie.
________5°) Flécher une partie des amendes européennes sanctionnant les Big Tech pour leurs abus vers des structures (associations, entreprises du Libre qui y consentent) qui contribuent réellement aux commun numériques.
Donner des moyens financiers qui vont permettre d’accélérer le développement de communs numériques.
________6°) Donner, réellement, la priorité, au logiciel libre
La reprise en main de notre souveraineté21 numérique, aux différents échelons (local, régional, national et européen), passe par cette condition nécessaire.
Conclusion
Trop longtemps, l'écosystème libriste s'est flagellé de ne pas produire des logiciels libres assez ceci, assez cela. Certes, porter un regard critique est toujours une posture qui permet une constante amélioration, mais il ne faut pas tomber dans le piège de la culpabilité : le rouleau compresseur des GAFAM est bien trop puissant. Ne pas agir au niveau systémique a pour effet de laisser les libristes jouer dans une cour dont les limites sont définies par les GAFAM. Il devient donc urgent de réellement donner la priorité (et les moyens) aux organisations qui promeuvent, défendent et développent des logiciels libres !
3. D'ailleurs, à l’April, on préfère mettre l’accent sur la question de la gouvernance maîtrisée, plutôt que d’utiliser le terme « souveraineté » qui porte avec lui un relent de nationalisme.
4. Au sens privateur de libertés, en particulier les 4 libertés du logiciel libre.
7. « Manière douce » ou « pouvoir de convaincre » en français. Selon Wikipédia, concept utilisé en relations internationales pour traduire « la capacité d'un acteur politique à influencer indirectement le comportement d'un autre acteur ou la perception qu'il a de ses propres intérêts, par des moyens non coercitifs.
18. « Le Mouvement associatif représente plus de la moitié des associations en France. [...]Le Mouvement associatif œuvre afin de permettre aux associations de faire mouvement pour favoriser le développement d’une politique de vie associative à la hauteur des enjeux et pour tendre vers une société plus juste, plus durable et plus humaine. » https://lemouvementassociatif.org/nos-missions
20. On pourrait faire le parallèle avec les coûts de licence de Microsoft Windows qui sont masqués pour le grand public lors de l’achat d’un nouvel ordinateur : Microsoft a réussi à faire disparaître du débat la question de la vente forcée alors que l’acheteur ou l’acheteuse paye cette licence sans le savoir ! Quelle autre entreprise commerciale a réussi à faire payer des produits non désirés ?
21. Ou, pour boucler avec l’introduction et l’exprimer autrement : « se donner les moyens d'avoir des outils en cohérence avec la gouvernance que nous visons. »
Quatorze transcriptions ont été publiées au mois de janvier 2024, ce qui correspond à 8 heures et 40 minutes d’enregistrements audio ou de vidéos.
Que diriez-vous de lire, voire relire, la transcription de l'intervention de la présidente de l'April, Magali Garnero, alias Bookynette, au Capitole du Libre 2023, qui s'est tenu à Toulouse au mois de novembre dernier ?
En une vingtaine de minutes, Magai rappelle au public quels sont les dossiers importants, récents sur lesquels travaille l'April, cela assorti et de ses commentaires personnels, en toute liberté. Cette intervention était intitulée « Le logiciel libre, une lutte politique pour une société plus juste et plus durable »
J’essaye actuellement de faire fonctionner Jitsi-Meet avec une authentification par Json Web Token sur une Debian 12 et je suis tombé sur un truc que je n’ai vu documenté nul part.
Après l’installation du paquet jitsi-meet et le paquet jitsi-meet-tokens, ça ne fonctionnait pas. Jitsi ne m’envoyait pas péter mais les conférences ne fonctionnaient pas pour autant.
Les logs de prosody m’ont fourni la réponse :
Error initializing module 'auth_token' on 'jitsi.fiat-tux.fr': /usr/lib/prosody/util/startup.lua:203: module 'inspect' not found:
J’avais pourtant le paquet lua-inspect installé et je trouvais bien des fichiers inspect.lua en faisant find / -name inspect.lua. Mais aucun en lua 5.4, qui semblait être la version utilisée par prosody (no file '/usr/local/share/lua/5.4/inspect.lua' dans les logs).
« À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy est une chronique diffusée une fois par mois dans notre émission de radio Libre à vous ! : « Comprendre Internet et ses techniques pour mieux l’utiliser, en particulier avec des logiciels libres et services respectueux des utilisatrices et utilisateurs, pour son propre bien être en particulier et celui de la société en général ». Laurent Costy est administrateur de l’April et fait cette chronique avec sa fille Lorette.
L'organisation de la Journée du Libre Éducatif 2024 (Créteil, vendredi 29 mars 2024) a fait l'honneur de convier Laurent et Lorette a faire leur chronique en direct vendredi 29 mars à 11 h 45.
Libre à vous !, notre émission de radio sur les libertés informatiques. est diffusée sur la radio associative Cause Commune, la voix des possibles.
La radio propose un nouveau un rendez-vous convivial chaque premier vendredi du mois à partir de 19 h 30 dans ses locaux à Paris : une réunion d’équipe ouverte au public avec apéro participatif à la clé. Occasion de découvrir le studio et de rencontrer les personnes qui animent les émissions.
La prochaine soirée-rencontre « radio ouverte » aura lieu vendredi 1er mars 2024 au studio de la radio : 22 rue Bernard Dimey 75018 Paris.
Frédéric Couchet, délégué général de l'April, participera à cette soirée-rencontre.
201e émission Libre à vous ! de l'April en direct sur radio Cause Commune 93.1 FM et DAB+ en Île-de-France, et sur le site web de la radio, mardi 27 février 2024 de 15 h 30 à 17 h.
Le podcast de l'émission et les podcasts par sujets traités sont disponibles dès que possible, quelques jours après l'émission en général.
Au programme :
sujet principal : « parcours libriste » avec Laurent Costy, vice-président de l'April et auteur de la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre », qu'il livre à l'antenne une fois par mois avec sa fille Lorette
la chronique « À coeur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy
la chronique « La pituite de Luk »
quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre
La radio Cause commune a commencé à émettre fin 2017 sur la bande FM en région parisienne (93.1) et sur Internet. Sur le site de la radio on lit : « Radio associative et citoyenne, les missions de Cause Commune sont de fédérer toutes les initiatives autour du partage et de l’échange de savoirs, de cultures et de techniques ».
Nous avons alors proposé de tenir une émission April intitulée Libre à vous ! — l'émission pour
comprendre et agir avec l'April — d'explications et d'échanges concernant les dossiers politiques et juridiques que l'association traite et les actions qu'elle mène. Une partie de l'émission est également consacrée aux actualités et actions de type sensibilisation. L'émission Libre à vous ! est principalement animée par l'équipe salariée de l'April mais aussi par des membres bénévoles de l'association et des personnes invitées. Donner à chacun et chacune, de manière simple et accessible, les clefs pour comprendre les enjeux mais aussi proposer des moyens d'action, tel est l'objectif de cette émission hebdomadaire, qui est diffusée en direct chaque mardi du mois de 15 h 30 à 17 h.
Après plus de douze ans de procédure, voilà Orange enfin condamnée pour contrefaçon pour la violation des termes de la licence GNUGPL v2, et donc du droit d'auteur d'Entr'ouvert, société coopérative autrice de la bibliothèque libre LASSO 1. Bien qu'en deçà de ce qu'elle avait demandé, Orange devra verser plus de 860 000 euros à l'entreprise libriste. Bravo à Entr'ouvert pour sa ténacité. Un beau combat qui aboutit à une excellente nouvelle pour le libre.
Rappelons les faits : la société Entr’ouvert avait assigné, en 2011, la société Orange en contrefaçon du droit d’auteur pour non-respect de la licence libre GNU GPL version 2 sous laquelle était diffusée la bibliothèque libre LASSO. Le tribunal de grande instance de Paris, le 21 juin 2019, avait jugé le litige uniquement sur le fondement de la responsabilité contractuelle, et non sur le terrain délictuel de la contrefaçon, et avait débouté Entr'Ouvert. Cette première décision avait été confirmée par la Cour d'appel de Paris en mars 2021, en contradiction avec la jurisprudence pourtant claire de la CJUE (Cour de Justice de l'Union européenne) : la violation d'une licence de logiciel, y compris libre, est bien un délit de contrefaçon. L'interprétation de la CJUE a été confirmée, s'il en était besoin, par la Cour de cassation qui a cassé l'arrêt en appel en octobre 20222. Enfin, l'affaire a été renvoyée devant la Cour d'appel de Paris qui a mis en application cette interprétation, en condamnant Orange pour contrefaçon, dans son arrêt du 14 février 2024 (mise à jour du 26 février 2024, la page n'est plus accessible, vous pouvez trouver une copie sur Internet archive et une version PDF).
Orange est bel et bien condamnée pour contrefaçon, suite à sa violation des termes de la licence GNU GPL v2, et doit verser à Entr'Ouvert 500 000 euros « en raison des conséquences économiques négatives de l’atteinte [à ses] droits d’auteur », 150 000 euros au titre du préjudice moral subi, 150 000 euros au titre des bénéfices réalisés par les sociétés Orange et Orange Business Services et 60 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Ce qui fait un montant minimum de 860 000 euros (huit cent soixante mille euros), sans compter d'autres frais de procédure, Orange et Orange Business Services ayant également été condamnées aux dépens.
Les demandes de la société Entr'ouvert étaient cependant beaucoup plus élevées :
3 000 000 euros (trois millions d’euros) en raison des conséquences économiques négatives de
l’atteinte aux droits d’auteur de la société Entr’Ouvert, dont le manque à gagner et la perte subis,
500 000 euros (cinq cent mille euros) au titre du préjudice moral subi par la société Entr’Ouvert,
500 000 euros (cinq cent mille euros) au titre des bénéfices réalisés par les sociétés Orange et
Orange Business Services.
Condamner in solidum les sociétés Orange et Orange Business Services
à payer à la société Entr’Ouvert la somme de 100 000 euros (cent
mille euros) au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
ainsi qu’aux entiers dépens en ce compris les frais d’Huissiers dont
ceux relatifs à la saisie-contrefaçon.
Ce qui fait plus de 4 millions d'euros. Notons que si la cour a condamné Orange à des montants bien inférieurs, elle a retenu l'ensemble des motifs invoqués.
« Mille bravos à Entr'Ouvert pour sa ténacité, et de ne pas s'être laissé faire face à une structure de la taille d'Orange, qui a cru pouvoir ne pas respecter les règles du jeu face à une petite structure du Libre. Un beau combat et une belle nouvelle pour le Libre » déclare Frédéric Couchet, délégué général de l'April.
De nombreuses entreprises et administrations, y compris le groupe
Orange3, utilisent, intègrent et parfois même contribuent à des logiciels sous licences libres sans
problème. Cela implique de respecter les règles simples fixées par
leurs licences. Dans le cas présent, les sociétés Orange et Orange
Business Services ont délibérément choisi de ne pas respecter ces
règles. Cela a contraint la société Entr'ouvert à agir en justice pour
faire valoir ses droits.
À moins de régler les 860 000 € auxquels elle est condamnée, la balle est à présent dans le camp d'Orange, qui, a priori, ne pourra former de pourvoi en cassation contre ce nouvel arrêt, dans un délai de deux mois, qu'à moins de trouver un fondement qui ne soit pas lié à l'arrêt initialement « cassé » par la haute cour. En tout cas, cela ne pourra pas être sur le point de droit litigieux déjà tranché : une violation de licence, y compris libre, est bien un délit de contrefaçon.
À ce jour, ni Orange ni Entr'ouvert n'ont communiqué sur la décision.
1. Lasso est une bibliothèque logicielle libre de gestion d’identité
2.Lire l'actu de l'April : Violation d'une licence libre : Entr'Ouvert fondée à poursuivre Orange pour contrefaçon